Journée Mondiale de l’Hépatite ce 28 juillet 2017 : 2000 dépistages supplémentaires par an et un traitement pour tous les patients nécessaires pour éradiquer l’hépatite C d’ici 2030

  • Hépatologues, médecins, associations et patients signent ensemble un manifeste destiné aux 8 ministres de la santé belges pour parvenir à l‘éradication de l’hépatite C d’ici 2030
  • Objectif du manifeste : agir sur 3 axes en parallèle la prévention, le dépistage et les traitements et demander une action concertée des politiques régionales et nationale de santé

 

Aujourd’hui, on guérit de l’hépatite C grâce à de nouveaux traitements. Ce n’était pas le cas il y a encore deux ans en Belgique. L’éradication de la maladie est donc envisageable. Mais ces traitements efficaces ne sont réservés qu’à une partie des patients et pas encore accessibles à tous … De plus, l’accès au traitement n’est pas le seul axe à améliorer pour arriver à l’élimination du virus de l’hépatite C (VHC). Sur les 70.000 Belges souffrant de cette maladie hautement infectieuse et encore trop méconnue, la moitié ignore en être atteinte et ne peut donc recevoir de traitement. C’est pourquoi, sous l’impulsion de l’association de patients CHAC (Carrefour Hépatites – Aide et Contact), hépatologues, associations, politiciens, médecins et patients se mobilisent comme jamais auparavant. L’objectif de cette mobilisation inédite est d’agir sur 3 axes en parallèle pour parvenir à l‘éradication de l’hépatite C d’ici 2030 : la prévention, le dépistage et les traitements.

Axe 1 du manifeste : prévention de l’hépatite C, passage obligatoire pour son éradication

Le virus de l’hépatite C (VHC) est une maladie infectieuse, transmissible par le sang, dont on meurt encore aujourd’hui en Belgique après de sévères complications comme le cancer du foie. L’hépatite C est le parent pauvre de la famille des hépatites, elle reste l’hépatite la moins connue. Cette mauvaise connaissance est un frein à son combat. Une prévention efficace est dès lors primordiale pour améliorer la connaissance de la maladie et éviter sa transmission. « Si nous sommes rassemblés aujourd’hui, c’est pour réclamer des actions concrètes et fortes aux différents gouvernements fédéral et régionaux. Sans actions urgentes, nous n’arriverons pas à éliminer l’hépatite C dans notre pays, responsable silencieusement de 300 décès par an », explique Muriel Colinet, présidente de l’association CHAC et à l’initiative de cette mobilisation sans précédent. « C’est la première fois que nous arrivons à rassembler toutes les parties concernées : hépatologues, patients, médecins, associations et laboratoires pour mettre en œuvre un plan d’action en 5 points. A travers un manifeste destiné aux différents ministres de la santé en Belgique, nous réclamons tout d’abord la réalisation chaque année d’une campagne nationale de sensibilisation sur l’hépatite C afin de combattre les préjugés qui collent à la peau de la maladie et d’améliorer les connaissances. Un exemple simple, 74% des Belges pensent à tort qu’il existe un vaccin[1]. Il y a sûrement une confusion avec les hépatites A & B pour lesquelles un vaccin existe. Deuxième point sur lequel il est important d’agir, la formation des médecins généralistes. Les traitements étant très récents, tous ne sont pas au courant qu’il est aujourd’hui possible de guérir de l’hépatite C. Ils sont pourtant en première ligne pour initier et motiver un dépistage accru. »

Axe 2 du manifeste : dépistage de l’hépatite C, une maladie sous-diagnostiquée

L’hépatite C touche environ 70.000 Belges. On estime que la moitié ignore être infectée par le virus qui se loge dans le foie et continue à faire des dégâts insidieusement. Le dépistage de toutes ces personnes ignorant être atteintes du VHC est donc la clé pour pouvoir les traiter de manière efficace. Le Professeur Starkel, hépatologue aux Cliniques Saint-Luc de Bruxelles, ajoute : « Le troisième point du manifeste pointe la nécessité d’un dépistage systématisé par les médecins et, ce, en utilisant un questionnaire très concret qui permet de cibler les personnes qui ont pu être en contact avec le virus. Car contrairement aux croyances, il n’y a pas que les usagers de drogues qui utilisent des seringues qui sont à risque. Dans les groupes à risque, on peut également retrouver des personnes qui ont subi une opération avant 1990 ou une intervention à l’étranger, des personnes qui se sont fait tatouer avec du matériel non stérilisé, ...  Joëlle Defourny, directrice de l’asbl Sida Sol, commente : « En outre, il existe des endroits où le dépistage se fait extrêmement rapidement. Aujourd’hui, à partir d’une goutte de sang prélevée sur un doigt, il est possible de déceler en une quinzaine de minutes si la personne a été en contact avec le virus de l’hépatite C – elle est alors porteuse d’anticorps ». Le Professeur Starkel ajoute : « Nous demandons également une journée de dépistage annuelle gratuite. Détecter les personnes qui s’ignorent est primordial pour qu’elles puissent être traitées. Et si on veut arriver à éliminer l’hépatite C dans notre pays d’ici 2030, délai réalisable selon nous, il nous faut dépister quelque 4000 personnes par an. Nous en diagnostiquons déjà environ 2000 chaque année. Nous devons redoubler nos efforts et en dépister plus ou moins 2000 supplémentaires par an !».

Axe 3 du manifeste : les traitements actuels de l’hépatite C

Le développement de nouveaux médicaments antiviraux (dits « à action directe ») contre le VHC est une des plus grandes avancées médicales de ces dernières années. Par rapport aux anciens traitements, leurs résultats sont spectaculaires : ils sont plus efficaces, avec une durée de traitement plus courte (12 semaines) et avec beaucoup moins d’effets secondaires. Les patients guérissent de l’hépatite C dans plus de 95% des cas. Par contre, en Belgique, ils ne sont réservés qu’à une partie des patients les plus sévèrement atteints. Les patients plus légèrement atteints (stades F0 et F1) doivent attendre que leur maladie s’aggrave pour avoir accès à ces traitements. Le Professeur Starkel précise : « Étant donné que la plupart des lésions du foie causées par le virus sont irréversibles, les bénéfices en termes de santé seront plus importants si on traite les patients le plus tôt possible, c’est-à-dire quand il n’y a encore que peu ou pas de lésions. Il est selon nous aberrant pour nos patients de devoir attendre ces lésions pour se faire traiter efficacement. D’autant plus que si nos patients plus légèrement atteints étaient Français, Hollandais, Luxembourgeois ou Allemands, ils auraient accès à ces traitements. »

Initiatives de prévention et dépistage déjà existantes

Afin de s’inscrire dans une logique de prévention et de sensibilisation, les quatre associations réunies ce jour, le CHAC, SIDASOS, EXAEQUO et SIDASOL ont édité une brochure ainsi qu’une affiche. Céline Danhier, directrice de SIDASOS : « Nous profitons de cette journée dédiée aux hépatites pour lancer ces affiches et brochures qu’il est possible de se procurer via les quatre associations afin de nous aider dans notre travail de prévention. » En outre, le “Young Hepatologists Working Group“, un groupe de jeunes hépatologues belges qui depuis 2015 développe des initiatives ayant pour but de faire mieux connaitre l’hépatite C, met en place une campagne d’information et de dépistage rapide dans le hall de 8 hôpitaux (Anvers, Bruxelles, Gand, Liège, Louvain, Sint-Niklaas, Verviers). Le groupe lance aussi https://hepC.be un site internet adressé au grand public reprenant des informations générales sur l’hépatite C et les lieux où la campagne de dépistage se tiendra ce 28 juillet.

Retrouvez en pièces jointes le Manifeste signé par des hépatologues, patients, médecins, associations ; le questionnaire à systématiser pour un dépistage accru et efficace et tous les acteurs belges mobilisés sur les affiches du mouvement international #NoHep lancé par l’alliance mondiale contre les hépatites.

 

[1] Baromètre ‘Save Your Liver’ réalisé par IPSOS auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 Belges âgés de 16 à 70 ans en avril 2015

Communiqué de presse

PDF 1.5 MB

Manifeste

PDF 3.1 MB

Questionnaire de dépistage

PDF 65 KB

Témoignage Marie-Rose

PDF 28 KB

NOhep - patients

PDF 642 KB

NOhep - MG

PDF 638 KB

NOhep - Hepatos

PDF 747 KB

NOhep - Associations

PDF 658 KB

NOhep - Pharmas

PDF 664 KB

NOhep - politics

PDF 707 KB

Hepatite C - Affiche

JPEG 3.3 MB

Factsheet Young Hepatologists Group

PDF 587 KB

Présentation conférence de presse

PDF 24 MB

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